Archipel Transitoire, Grand Prix d’Architecture des Beaux Arts
L’architecture d’urgence est l’opportunité de développer un modèle urbain alternatif, celui du mouvement et de la flexibilité. En reconfiguration constante à partir de l’assemblage de modules démontables, l’Archipel Transitoire se pense comme une ville nomade en opposition au modèle du camps. Le projet évolue dans l’espace urbain, et donne à voir une ville dont les limites sont ouvertes par la mise en situation d’une architecture patch ou tissage que l’on peut nouer et dénouer sans limites.
La modularité du projet est réelle, en ce qu’elle tend à l’adaptation, à l’appropriation, et au choix de vie des habitants. Ces derniers peuvent produire ou reproduire le mode de vie qui leur correspond dans cet espace de remplacement temporaire. Les modules sont conçus de manière à subvenir aux besoins élémentaires de l’Homme : protection contre le froid ou la chaleur, contre les intempéries, accès à l’eau, à la nourriture et à toutes les autres formes d’énergie. Ils sont également mobiles car ils ont pour vocation d’être transportés, puis assemblés sur place.
La continuité du sol est une clé du projet. Elle matérialise l’ouverture dont il se réclame et permet l’effacement des frontières territoriales. Cette continuité n’est jamais altérée, même lorsque les modules s’empilent les uns sur les autres pour créer des zones de densité. Plutôt que de hiérarchiser, l’organisation se veut transversale et fonctionne comme un réseau d’activités. La nature même du module est sa porosité : une fois refermé, ses « murs » ou son « toit » ne font pas obstacle aux flux de circulation, on peut passer dessus, autrement dit les traverser. Ainsi, la ville transitoire est intégralement habitable et parcourable à la fois.